dimanche 23 décembre 2012

Poulet aux prunes.


Poulet aux prunes,
Réalisé par Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud.
91min/1h33min.
Sorti en 2011.


Avec : Mathieu Amalric, Edouard Baer, Maria de Medeiros, Golshifteh Farahani, Eric Caravaca, Jamel Debouzze, Isabella Rossellini...










Synopsis :

Téhéran, 1958. Depuis que son violon tant aimé a été brisé, Nasser Ali Khan, un des plus célèbres musiciens de son époque, a perdu le goût de vivre. Ne trouvant aucun instrument digne de le remplacer, il décide de se mettre au lit et d'attendre la mort. En espérant qu'elle vienne, il s'enfonce dans de profondes rêveries aussi mélancoliques que joyeuse, qui, tout à la fois, le ramènent à sa jeunesse, le conduisent à parler à Azraël, l'ange de la mort, et nous révèlent l'avenir de ses enfants... Au fur et à mesure que s'assemblent les pièces de ce puzzle, apparaît le secret bouleversant de sa vie : une magnifique histoire d'amour qui a nourri son génie et sa musique...



Mon avis :

Je connais les oeuvres de Marjane Satrapi depuis mon visionnage de Persépolis, qui m'a amené à lire la bande dessinée d'origine ; depuis, je découvre d'autres oeuvres de l'auteur, si je peux. Jusqu'à présent, tout ce que j'ai lu d'elle était ses deux BD : Persépolis et Poulet aux prunes ; j'étais contente lorsque j'ai entendu parler d'une adaptation au cinéma de cette dernière, même si le fait que ce film délaissait les animations en noir et blanc pour un film avec un décor et des acteurs en chair et en os. Ainsi lorsque ce film a été diffusé la semaine dernière, j'ai tenté le coup d'oeil.

Ce film est presque biographique car il retrace les derniers jours de Nasser Ali Khan, l'oncle de Marjane Satrapi, qui se laisse mourir après que sa femme, dans un excès de colère, ne brise le précieux violon de Nasser, pour qui la musique et son cher violon sont sa vie. Incapable de retrouver un violon qui produise le même son que celui qui a été brisé, Nasser perd toute envie de vivre. Déprimé, il estime que se laisser mourir serait la solution. Et, dans l'attente de la mort, Nasser se remémore ses souvenirs, son passé, son premier amour, sa famille, son don pour la musique...

Ce film n'a certes pas été le mini coup de coeur que j'ai eu avec Persépolis, mais ce fut une agréable découverte et ce, même si Marjane Satrapi a délaissé ici les dessins. Si l'histoire, puisque j'ai lu la BD bien avant de découvrir le film, n'est pas une surprise pour moi, j'ai aimé la redécouvrir avec cette réalisation. L'histoire est toujours aussi belle, émouvante et mélancolique sans être dépressive à souhait, avec une petite touche d'humour que je ne me rappelle pas avoir vu dans la BD (en même temps, ma lecture de la BD remonte à il y a environ dix mois, j'ai du oublier quelques éléments)  et qui est très appréciable. La présence de Jamel Debouzze en marchand était une surprise pour moi, mais j'ai bien aimé son personnage et surtout l'humour qu'il apporte ; les scènes montrant le futur des enfants de Nasser étaient également comique et faisaient assez sitcom américaine.

Ce film grave, ponctué de scènes comiques, est, pour moi, une réflexion sur l'art, l'artiste, sur l'homme et sa vie, sa façon de la concevoir alors qu'il est aux portes de la mort. J'imagine qu'une personne fini toujours par voir la vie, et en particulier la sienne, quand elle est sur le point de mourir ; ici Nasser se remémore son amour perdu, avec qui il aurait du passer sa vie, sa famille avec des enfants avec qui il ne se sent plus très proche qu'avant et une femme qu'il n'a jamais aimé, son frère si brillant, sa mère, le rôle de la musique dans sa vie. J'ai aimé le fait que, dans ce film, l'inspiration du musicien vienne des émotions, surtout celles qui font souffrir. Heureux et amoureux, Nasser produisait de la bonne musique, mais ça s'arrêtait là ; le coeur brisé, sa musique s'en ressent et il produit une mélodie magnifique, sa musique retranscrit son amour perdu et brisé.

Le film est donc agréable à regarder, ça se laisse regarder sans contrainte, mais ce que je retiendrais le plus dans le film, c'est les dernières minutes, mais plus particulièrement, les scènes avec Azraël, l'ange de la mort, qui a ici (comme dans l'oeuvre dont le film s'inspire) une apparence... comment dire... inhabituelle ? originale ? Bref, loin de l'image de la Faucheuse ou celle d'un ange avec les plumes, l'auréole et le reste. Sinon, on retrouve aussi dans ce film des références à la culture iranienne, orientale. Et c'est durant huit jours qu'on suit Nasser, huit jours qui sont huit occasions de nous proposer une réflexion sur la vie, la mort, la famille, l'art... entre humour et drame. Ce film propose une belle philosophie sur le musicien, sur l'artiste en général, souvent incompris, qui vit dans un autre monde lorsqu'il exerce son art. Que dire d'autre à part que j'ai bien aimé ce film poétique et mélancolique ? A part que je ne comprends pas le fait que, dans le film, l'instrument de Nasser est un violon alors que dans la BD, il s'agit d'un tar, je sais que le tar est un instrument assez méconnu mais est-ce une raison... ?

- Nasser Ali Khan (joué par Mathieu Amalric)
et Irâne, son premier amour (jouée par Golshifteh Farahani) - 

mercredi 19 décembre 2012

Sommaire : Séries tv (et autres)

 
 
Sommaire : Séries télévisées (et autres)
 
 
Une liste par ordre alphabétique de toutes les séries tv chroniquées ici, j'ai rajouté le "et autres" car il se peut que je présente deux-trois jeux vidéos, mais comme ils seront en petit nombre (pas moins de 3-5), ils seront répertoriés ici mais je préciserais dans ce cas, pour éviter de confondre un jeu vidéo avec une série télévisée.
 
Dernier rappel : Je ne prend pas en compte les Le, La, L', Les dans les titres.
 
 
 
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dimanche 16 décembre 2012

Les Cinq Légendes.


Les Cinq Légendes/Rise of the Guardians,
Réalisé par Peter Ramsey et les studios DreamWorks.
1h37min.
Sorti en 2012.




Avec les voix de :

- VO : Chris Pine, Isla Fisher, Hugh Jackman, Alec Baldwin, Jude Law, Dakota Goyo...
- VF : Gaspard Ulliel, Nolwenn Leroy, Jérémie Covillault, Miglen Mirtchev, Boris Rehlinger, Henri Bungert...






Synopsis :


Et si la légende du Père Noël, du Lapin de Pâques, de la fée des Dents et du Marchand de Sable ne nous avait pas dévoilé tous ses secrets ? Et si ceux qui nous offrent généreusement des cadeaux, des oeufs, de l'argent ou des rêves avaient gardé en eux une part de mystère ? Les Gardiens de l'enfance, chargés de veiller sur l'innocence et l'imaginaire de nos chères têtes blondes, vont devoir déployer leurs forces comme jamais encore ! Car dès lors que Pitch, un redoutable esprit maléfique, menace d'éliminer les Gardiens en volant aux enfants leurs rêves et leurs espoirs pour répandre la peur, nos quatre héros demandent à Jack Frost de les rejoindre et les aider dans leur mission.


Mon avis :


Je n'ai jamais encore parlé des films d'animation DreamWorks sur ce blog, et pourtant, ces studios en ont pondu des perles ces dernières années ! Je n'ai pas encore vu tous leurs films mais j'ai adoré la plupart de ceux déjà visionnés (Le Prince d'Egypte, la saga Shrek, la trilogie Madagascar, Sinbad : La légende des sept mers, Kung Fu Panda, Wallace et Gromitt...), donc lorsque j'ai vu la bande-annonçe du nouveau bébé des studios DreamWorks, j'ai été tentée, j'ai eu envie de voir ce film dès que j'avais vu les premiers extraits. Ma soeur avait elle-aussi envie de le voir, ce que nous avons fait hier après-midi...


L'histoire commence avec Jack Frost, un esprit de l'hiver, capable de faire neiger, geler et amener l'hiver sur Terre. D'apparence jeune et de tempérament enthousiaste, rebelle et joueur, Jack Frost demeure pourtant terriblement seul : personne ne croit qu'hiver, neige, gel et verglas proviennent d'un jeune esprit nommé Jack Frost ; or, si personne, pas même les enfants, ne croit en lui, personne ne peut le voir. Au contraire, les enfants avec leur innocence, leurs rêves, leur âme pure, qui croient dur comme fer au Père Noël, à la fée des dents, au marchant de sable et au lapin de Pâques peuvent les voir si ceux-ci décident de se manifester. Car ces esprits existent ! ce sont eux qui récoltent les dents en laissant de l'argent sous l'oreiller, qui distribuent cadeaux ou oeuf de Pâques, ou qui envoient de jolis rêves aux enfants. Mais Pitch, le Croquemitaine, est las de voir que personne ne croit en lui, ni n'a peur de lui. Il entend changer sa situation et se faire connaître en envoyant des cauchemars aux enfants et en leur faisant croire que le Père Noël et autres gardiens de l'enfance n'existent pas en empêchant Noël, Pâques, le ramassage des dents et la venue des rêves. Les Gardiens se retrouvent désemparés et affaiblis et selon le mystérieux homme de la Lune, la seule personne a pouvoir les aider est Jack Frost, cet esprit qu'ils connaissent à peine, et qu'ils ont parfois même évité...


Les Cinq Légendes, c'est un dérivé d'une série de roman signée par William Joyce : The Guardians of Childhood, qui pourrait être intéressant à découvrir si film et livres sont à peu près similaires car j'ai beaucoup aimé l'originalité du film : DreamWorks a repris les vieilles légendes de notre enfance et les a quelques peu modifiés. Un peu comme un remake, tout en gardant les souvenirs qu'on garde du Père Noël, du Lapin de Pâques et cie : ici, nous aurons un Père Noël à l'accent russe, combattant avec des épées, possédant deux tatouages sur ses bras : Nice (Sage) sur l'un, Naughty (Pas Sage) sur l'autre, aidés par des elfes... et des Yétis ; le Lapin de Pâques est une sorte d'hybride, mi-homme, mi-lapin, possédant des boomerang comme armes, et ayant un caractère parfois bourru ; la fée des dents, la version américaine de notre petite souris, une sorte de créature mi-femme, mi-oiseau collectant les dents avec l'aide de ses assistantes ; le marchant de sable, être mi-homme, mi-sable, ne communiquant pas par la paroles mais par le sable qu'il peut modifier pour en faire différentes images, etc.



Outre ce remodelage des légendes de notre enfance à la sauce contemporaine, j'ai beaucoup aimé le décors, le design, comme ça ne loupe jamais avec les films d'animation DreamWorks : l'interprétation de l'antre du Lapin de Pâques, la demeure du Père Noël au Pôle Nord (et je peux comprendre pourquoi Jack Frost avait souvent essayé, par le passé, de s'y incruster !), celle de la fée des Dents, sans oublier les beaux paysages d'hiver. Le design des personnages est original, comme je l'ai déjà expliqué un peu plus haut (rien que pour la fée des dents), l'animation tout au long du film comme les rêves produits par le sable du Marchant de Sable, les dons de Jack lorsqu'il provoque l'hiver, les ombres et les cauchemars causés par Pitch, le Croquemitaine... un beau travail de DreamWorks à qui je tire mon chapeau !


Mis à part le design, l'un des points forts de ce film d'animation est, pour moi, les personnages, surtout les Gardiens. Sans l'imaginaire des enfants qui croient en eux, ils ne sont rien, la croyance des enfants leur permet d'exister et c'est ce que tente de remettre en cause le Croquemitaine, en qui plus personne ne croit et de ce fait il ne peut plus les atteindre par la peur, en tentant aux enfants de ne plus leur faire croire à ces mythes. Donc malgré le côté comédie et divertissement, on a une vraie réflexion sur l'imaginaire et l'enfance et ses rêves qui aident à entretenir l'imagination, à contrer les cauchemars. Ce film n'est pas si naïf et enfantin qu'on pourrait le croire. Idem pour les personnages : en plus de le divertissement qu'ils apportent, la plupart ont une histoire et un vécu qui les rendent attachants, fascinants, même le grand méchant, Pitch. Tout n'est pas noir ou blanc, Pitch est le grand méchant de l'histoire, certes, mais il n'est pas méchant pour être méchant, on comprend ses raisons, son motif : il veut qu'on croit en lui, il veut prouver sa propre valeur aux Gardiens, il en a assez de la solitude ou d'être ignoré par les autres gardiens, il veut intégrer l'imaginaire des enfants mais il s'y prend de la mauvaise manière car si Jack Frost est dans la même situation que lui (personne ne sait qu'il existe, par conséquent personne ne peut le voir, les Gardiens ne s'occupent pas de lui, il est seul depuis 300 ans et il veut qu'on croit en lui), il aime les enfants et veut leur bonheur, il les amuse avec la neige, les glissades grâce au gel. Au final, Pitch nous donne l'image d'un antagoniste tragique.




Jack Frost était vraiment, pour moi, le personnage du film. Cet esprit de 300 ans mais ayant gardé son âme d'enfant est joueur, farceur, rebelle, allergique à l'autorité, mais attachant et touchant grâce à son vécu, son histoire. D'abord parce qu'il a toujours été seul, que personne ne croit en lui, mais aussi parce qu'il voudrait désespérément savoir quel est son rôle, pourquoi il existe, pourquoi ne se souvient-il de rien avant son éveil comme étant Jack Frost, car chaque Gardien a autrefois été humain. Jack voudrait se souvenir mais pour cela, il doit retrouver ses dents de laie car les dents symbolisent les souvenirs heureux de l'enfance... Sinon, outre Jack, les autres personnages (enfants comme gardiens) étaient amusants, parfois même intéressants ; les taquineries de Jack envers le Lapin de Pâques sont divertissantes, et j'aime m'imaginer le Père Noël comme figure paternelle de Jack, surtout quand je vois la fin où Jack, devenu Gardien, a son happy ending et a gagné le respect, la confiance et peut-être même l'affection des autres gardiens... C'est vraiment un personnage qui se construit et qui évolue peu à peu durant le film.



Bref, Les Cinq Légendes, c'est mon petit coup de coeur de cette année. Malgré quelques petites facilités, le fait qui me manquait un petit quelque chose sur lequel je ne peux mettre le doigt dessus, j'ai beaucoup aimé ce film : design, décors, l'histoire, les mythes revisités, les personnages... c'est pour moi une oeuvre surprenante, mythologique, un bon remake des légendes de notre enfance et un vrai hymne à l'enfance et à l'imagination. C'est vraiment un film qu'il me faudra absolument lorsqu'il sortira en DVD tant il m'a fait rêvé...

Et, entre parenthèses, je serais curieuse de découvrir la VO car j'ai été un peu perturbée par la voix française de Jack Frost qui ne fait pas assez jeune à mon goût, puis rien que pour le plaisir d'entendre Jude Law qui prête sa voix au Croquemitaine, puis paraît que le Lapin de Pâques a un accent australien dans la VO :p



- Image tirée du film avec Jack Frost, les Quatre Gardiens
 de l'enfance, et quelques elfes du Père Noël -