dimanche 23 décembre 2012

Poulet aux prunes.


Poulet aux prunes,
Réalisé par Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud.
91min/1h33min.
Sorti en 2011.


Avec : Mathieu Amalric, Edouard Baer, Maria de Medeiros, Golshifteh Farahani, Eric Caravaca, Jamel Debouzze, Isabella Rossellini...










Synopsis :

Téhéran, 1958. Depuis que son violon tant aimé a été brisé, Nasser Ali Khan, un des plus célèbres musiciens de son époque, a perdu le goût de vivre. Ne trouvant aucun instrument digne de le remplacer, il décide de se mettre au lit et d'attendre la mort. En espérant qu'elle vienne, il s'enfonce dans de profondes rêveries aussi mélancoliques que joyeuse, qui, tout à la fois, le ramènent à sa jeunesse, le conduisent à parler à Azraël, l'ange de la mort, et nous révèlent l'avenir de ses enfants... Au fur et à mesure que s'assemblent les pièces de ce puzzle, apparaît le secret bouleversant de sa vie : une magnifique histoire d'amour qui a nourri son génie et sa musique...



Mon avis :

Je connais les oeuvres de Marjane Satrapi depuis mon visionnage de Persépolis, qui m'a amené à lire la bande dessinée d'origine ; depuis, je découvre d'autres oeuvres de l'auteur, si je peux. Jusqu'à présent, tout ce que j'ai lu d'elle était ses deux BD : Persépolis et Poulet aux prunes ; j'étais contente lorsque j'ai entendu parler d'une adaptation au cinéma de cette dernière, même si le fait que ce film délaissait les animations en noir et blanc pour un film avec un décor et des acteurs en chair et en os. Ainsi lorsque ce film a été diffusé la semaine dernière, j'ai tenté le coup d'oeil.

Ce film est presque biographique car il retrace les derniers jours de Nasser Ali Khan, l'oncle de Marjane Satrapi, qui se laisse mourir après que sa femme, dans un excès de colère, ne brise le précieux violon de Nasser, pour qui la musique et son cher violon sont sa vie. Incapable de retrouver un violon qui produise le même son que celui qui a été brisé, Nasser perd toute envie de vivre. Déprimé, il estime que se laisser mourir serait la solution. Et, dans l'attente de la mort, Nasser se remémore ses souvenirs, son passé, son premier amour, sa famille, son don pour la musique...

Ce film n'a certes pas été le mini coup de coeur que j'ai eu avec Persépolis, mais ce fut une agréable découverte et ce, même si Marjane Satrapi a délaissé ici les dessins. Si l'histoire, puisque j'ai lu la BD bien avant de découvrir le film, n'est pas une surprise pour moi, j'ai aimé la redécouvrir avec cette réalisation. L'histoire est toujours aussi belle, émouvante et mélancolique sans être dépressive à souhait, avec une petite touche d'humour que je ne me rappelle pas avoir vu dans la BD (en même temps, ma lecture de la BD remonte à il y a environ dix mois, j'ai du oublier quelques éléments)  et qui est très appréciable. La présence de Jamel Debouzze en marchand était une surprise pour moi, mais j'ai bien aimé son personnage et surtout l'humour qu'il apporte ; les scènes montrant le futur des enfants de Nasser étaient également comique et faisaient assez sitcom américaine.

Ce film grave, ponctué de scènes comiques, est, pour moi, une réflexion sur l'art, l'artiste, sur l'homme et sa vie, sa façon de la concevoir alors qu'il est aux portes de la mort. J'imagine qu'une personne fini toujours par voir la vie, et en particulier la sienne, quand elle est sur le point de mourir ; ici Nasser se remémore son amour perdu, avec qui il aurait du passer sa vie, sa famille avec des enfants avec qui il ne se sent plus très proche qu'avant et une femme qu'il n'a jamais aimé, son frère si brillant, sa mère, le rôle de la musique dans sa vie. J'ai aimé le fait que, dans ce film, l'inspiration du musicien vienne des émotions, surtout celles qui font souffrir. Heureux et amoureux, Nasser produisait de la bonne musique, mais ça s'arrêtait là ; le coeur brisé, sa musique s'en ressent et il produit une mélodie magnifique, sa musique retranscrit son amour perdu et brisé.

Le film est donc agréable à regarder, ça se laisse regarder sans contrainte, mais ce que je retiendrais le plus dans le film, c'est les dernières minutes, mais plus particulièrement, les scènes avec Azraël, l'ange de la mort, qui a ici (comme dans l'oeuvre dont le film s'inspire) une apparence... comment dire... inhabituelle ? originale ? Bref, loin de l'image de la Faucheuse ou celle d'un ange avec les plumes, l'auréole et le reste. Sinon, on retrouve aussi dans ce film des références à la culture iranienne, orientale. Et c'est durant huit jours qu'on suit Nasser, huit jours qui sont huit occasions de nous proposer une réflexion sur la vie, la mort, la famille, l'art... entre humour et drame. Ce film propose une belle philosophie sur le musicien, sur l'artiste en général, souvent incompris, qui vit dans un autre monde lorsqu'il exerce son art. Que dire d'autre à part que j'ai bien aimé ce film poétique et mélancolique ? A part que je ne comprends pas le fait que, dans le film, l'instrument de Nasser est un violon alors que dans la BD, il s'agit d'un tar, je sais que le tar est un instrument assez méconnu mais est-ce une raison... ?

- Nasser Ali Khan (joué par Mathieu Amalric)
et Irâne, son premier amour (jouée par Golshifteh Farahani) - 

mercredi 19 décembre 2012

Sommaire : Séries tv (et autres)

 
 
Sommaire : Séries télévisées (et autres)
 
 
Une liste par ordre alphabétique de toutes les séries tv chroniquées ici, j'ai rajouté le "et autres" car il se peut que je présente deux-trois jeux vidéos, mais comme ils seront en petit nombre (pas moins de 3-5), ils seront répertoriés ici mais je préciserais dans ce cas, pour éviter de confondre un jeu vidéo avec une série télévisée.
 
Dernier rappel : Je ne prend pas en compte les Le, La, L', Les dans les titres.
 
 
 
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dimanche 16 décembre 2012

Les Cinq Légendes.


Les Cinq Légendes/Rise of the Guardians,
Réalisé par Peter Ramsey et les studios DreamWorks.
1h37min.
Sorti en 2012.




Avec les voix de :

- VO : Chris Pine, Isla Fisher, Hugh Jackman, Alec Baldwin, Jude Law, Dakota Goyo...
- VF : Gaspard Ulliel, Nolwenn Leroy, Jérémie Covillault, Miglen Mirtchev, Boris Rehlinger, Henri Bungert...






Synopsis :


Et si la légende du Père Noël, du Lapin de Pâques, de la fée des Dents et du Marchand de Sable ne nous avait pas dévoilé tous ses secrets ? Et si ceux qui nous offrent généreusement des cadeaux, des oeufs, de l'argent ou des rêves avaient gardé en eux une part de mystère ? Les Gardiens de l'enfance, chargés de veiller sur l'innocence et l'imaginaire de nos chères têtes blondes, vont devoir déployer leurs forces comme jamais encore ! Car dès lors que Pitch, un redoutable esprit maléfique, menace d'éliminer les Gardiens en volant aux enfants leurs rêves et leurs espoirs pour répandre la peur, nos quatre héros demandent à Jack Frost de les rejoindre et les aider dans leur mission.


Mon avis :


Je n'ai jamais encore parlé des films d'animation DreamWorks sur ce blog, et pourtant, ces studios en ont pondu des perles ces dernières années ! Je n'ai pas encore vu tous leurs films mais j'ai adoré la plupart de ceux déjà visionnés (Le Prince d'Egypte, la saga Shrek, la trilogie Madagascar, Sinbad : La légende des sept mers, Kung Fu Panda, Wallace et Gromitt...), donc lorsque j'ai vu la bande-annonçe du nouveau bébé des studios DreamWorks, j'ai été tentée, j'ai eu envie de voir ce film dès que j'avais vu les premiers extraits. Ma soeur avait elle-aussi envie de le voir, ce que nous avons fait hier après-midi...


L'histoire commence avec Jack Frost, un esprit de l'hiver, capable de faire neiger, geler et amener l'hiver sur Terre. D'apparence jeune et de tempérament enthousiaste, rebelle et joueur, Jack Frost demeure pourtant terriblement seul : personne ne croit qu'hiver, neige, gel et verglas proviennent d'un jeune esprit nommé Jack Frost ; or, si personne, pas même les enfants, ne croit en lui, personne ne peut le voir. Au contraire, les enfants avec leur innocence, leurs rêves, leur âme pure, qui croient dur comme fer au Père Noël, à la fée des dents, au marchant de sable et au lapin de Pâques peuvent les voir si ceux-ci décident de se manifester. Car ces esprits existent ! ce sont eux qui récoltent les dents en laissant de l'argent sous l'oreiller, qui distribuent cadeaux ou oeuf de Pâques, ou qui envoient de jolis rêves aux enfants. Mais Pitch, le Croquemitaine, est las de voir que personne ne croit en lui, ni n'a peur de lui. Il entend changer sa situation et se faire connaître en envoyant des cauchemars aux enfants et en leur faisant croire que le Père Noël et autres gardiens de l'enfance n'existent pas en empêchant Noël, Pâques, le ramassage des dents et la venue des rêves. Les Gardiens se retrouvent désemparés et affaiblis et selon le mystérieux homme de la Lune, la seule personne a pouvoir les aider est Jack Frost, cet esprit qu'ils connaissent à peine, et qu'ils ont parfois même évité...


Les Cinq Légendes, c'est un dérivé d'une série de roman signée par William Joyce : The Guardians of Childhood, qui pourrait être intéressant à découvrir si film et livres sont à peu près similaires car j'ai beaucoup aimé l'originalité du film : DreamWorks a repris les vieilles légendes de notre enfance et les a quelques peu modifiés. Un peu comme un remake, tout en gardant les souvenirs qu'on garde du Père Noël, du Lapin de Pâques et cie : ici, nous aurons un Père Noël à l'accent russe, combattant avec des épées, possédant deux tatouages sur ses bras : Nice (Sage) sur l'un, Naughty (Pas Sage) sur l'autre, aidés par des elfes... et des Yétis ; le Lapin de Pâques est une sorte d'hybride, mi-homme, mi-lapin, possédant des boomerang comme armes, et ayant un caractère parfois bourru ; la fée des dents, la version américaine de notre petite souris, une sorte de créature mi-femme, mi-oiseau collectant les dents avec l'aide de ses assistantes ; le marchant de sable, être mi-homme, mi-sable, ne communiquant pas par la paroles mais par le sable qu'il peut modifier pour en faire différentes images, etc.



Outre ce remodelage des légendes de notre enfance à la sauce contemporaine, j'ai beaucoup aimé le décors, le design, comme ça ne loupe jamais avec les films d'animation DreamWorks : l'interprétation de l'antre du Lapin de Pâques, la demeure du Père Noël au Pôle Nord (et je peux comprendre pourquoi Jack Frost avait souvent essayé, par le passé, de s'y incruster !), celle de la fée des Dents, sans oublier les beaux paysages d'hiver. Le design des personnages est original, comme je l'ai déjà expliqué un peu plus haut (rien que pour la fée des dents), l'animation tout au long du film comme les rêves produits par le sable du Marchant de Sable, les dons de Jack lorsqu'il provoque l'hiver, les ombres et les cauchemars causés par Pitch, le Croquemitaine... un beau travail de DreamWorks à qui je tire mon chapeau !


Mis à part le design, l'un des points forts de ce film d'animation est, pour moi, les personnages, surtout les Gardiens. Sans l'imaginaire des enfants qui croient en eux, ils ne sont rien, la croyance des enfants leur permet d'exister et c'est ce que tente de remettre en cause le Croquemitaine, en qui plus personne ne croit et de ce fait il ne peut plus les atteindre par la peur, en tentant aux enfants de ne plus leur faire croire à ces mythes. Donc malgré le côté comédie et divertissement, on a une vraie réflexion sur l'imaginaire et l'enfance et ses rêves qui aident à entretenir l'imagination, à contrer les cauchemars. Ce film n'est pas si naïf et enfantin qu'on pourrait le croire. Idem pour les personnages : en plus de le divertissement qu'ils apportent, la plupart ont une histoire et un vécu qui les rendent attachants, fascinants, même le grand méchant, Pitch. Tout n'est pas noir ou blanc, Pitch est le grand méchant de l'histoire, certes, mais il n'est pas méchant pour être méchant, on comprend ses raisons, son motif : il veut qu'on croit en lui, il veut prouver sa propre valeur aux Gardiens, il en a assez de la solitude ou d'être ignoré par les autres gardiens, il veut intégrer l'imaginaire des enfants mais il s'y prend de la mauvaise manière car si Jack Frost est dans la même situation que lui (personne ne sait qu'il existe, par conséquent personne ne peut le voir, les Gardiens ne s'occupent pas de lui, il est seul depuis 300 ans et il veut qu'on croit en lui), il aime les enfants et veut leur bonheur, il les amuse avec la neige, les glissades grâce au gel. Au final, Pitch nous donne l'image d'un antagoniste tragique.




Jack Frost était vraiment, pour moi, le personnage du film. Cet esprit de 300 ans mais ayant gardé son âme d'enfant est joueur, farceur, rebelle, allergique à l'autorité, mais attachant et touchant grâce à son vécu, son histoire. D'abord parce qu'il a toujours été seul, que personne ne croit en lui, mais aussi parce qu'il voudrait désespérément savoir quel est son rôle, pourquoi il existe, pourquoi ne se souvient-il de rien avant son éveil comme étant Jack Frost, car chaque Gardien a autrefois été humain. Jack voudrait se souvenir mais pour cela, il doit retrouver ses dents de laie car les dents symbolisent les souvenirs heureux de l'enfance... Sinon, outre Jack, les autres personnages (enfants comme gardiens) étaient amusants, parfois même intéressants ; les taquineries de Jack envers le Lapin de Pâques sont divertissantes, et j'aime m'imaginer le Père Noël comme figure paternelle de Jack, surtout quand je vois la fin où Jack, devenu Gardien, a son happy ending et a gagné le respect, la confiance et peut-être même l'affection des autres gardiens... C'est vraiment un personnage qui se construit et qui évolue peu à peu durant le film.



Bref, Les Cinq Légendes, c'est mon petit coup de coeur de cette année. Malgré quelques petites facilités, le fait qui me manquait un petit quelque chose sur lequel je ne peux mettre le doigt dessus, j'ai beaucoup aimé ce film : design, décors, l'histoire, les mythes revisités, les personnages... c'est pour moi une oeuvre surprenante, mythologique, un bon remake des légendes de notre enfance et un vrai hymne à l'enfance et à l'imagination. C'est vraiment un film qu'il me faudra absolument lorsqu'il sortira en DVD tant il m'a fait rêvé...

Et, entre parenthèses, je serais curieuse de découvrir la VO car j'ai été un peu perturbée par la voix française de Jack Frost qui ne fait pas assez jeune à mon goût, puis rien que pour le plaisir d'entendre Jude Law qui prête sa voix au Croquemitaine, puis paraît que le Lapin de Pâques a un accent australien dans la VO :p



- Image tirée du film avec Jack Frost, les Quatre Gardiens
 de l'enfance, et quelques elfes du Père Noël -


samedi 13 octobre 2012

Good Morning England.

Good morning England/The Boat that Rocked,
film de Richard Curtis.
135 minutes/Deux heures.
Sorti en 2009.





Avec : Tom Sturridge, Philip Seymour Hoffman, Emma Thompson, Bill Nighty, Rhys Ifans, Nick Frost, Talulah Riley, Tom Brooke, Ralph Brown, Jack Davenport, Katherine Parkison... et bien d'autres !



Emprunt médiathèque
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Synopsis :

En 1966, en plein âge d'or de la pop britannique, la BBC ne diffusait en tout et pour tout que deux heures de rock par semaine. Cependant, une radio pirate émettait du rock et de la pop depuis la haute mer 24 heures sur 24, rassemblant chaque jour plus de 25 millions d'auditeurs - plus de la moitié de la population de la Grande-Bretagne... Carl vient de se faire renvoyer du lycée et sa mère a décidé qu'il irait réfléchir à son avenir auprès de son parrain, Quentin. Il se trouve que celui-ci est le patron de Radio Rock, une radio pirate qui émet depuis un bateau en mer du Nord peuplé d'un équipage éclectique de DJ's rock and roll.





Mon avis :

Lorsque ce film a été diffusé à la télévision il y a quelques mois, j'avais décidé de mettre ce film en bruit de fond, en écoutant un peu de temps en temps, sans savoir exactement à quoi m'attendre. Je n'avais pas lu le synopsis et les extraits vus ne m'avaient pas fait grande impression et pourtant... j'avais beaucoup aimé ce film, et lorsque je l'ai emprunté, il y a quelques semaines, à la médiathèque et revisionné... ce fut le coup de foudre ! L'un des meilleurs films que j'aie jamais vu ! C'est clair, ce film, il me le faaauut ! Rien que pour pouvoir regarder les jours où le moral est au plus bas car ce film est un vrai concentré de bonne humeur ! Avis aux amateurs des années 1960/1970, plus particulièrement la musique de cette époque, ce film est fait pour vous !


Pour avoir été pris en train de se droguer, le jeune Carl est renvoyé de son lycée. Sa mère a décidé de l'envoyer auprès de Quentin, son parrain, pour qu'il puisse réfléchir à son avenir et repenser à ses actes. Seulement, c'est au bord d'un bateau en pleine mer du Nord que Carl trouve son parrain, et pas sur n'importe quel bateau ! Car Quentin est le patron de Radio Rock, une radio pirate qui diffuse du rock illégalement 24h/24 sur ce fameux bateau qui abrite un équipage DJ's rock hors du commun. Entre rock, sexe, alcool et fêtes, pas sûr que le jeune Carl ait trouvé l'endroit idéal pour "se repentir" et réfléchir à son avenir... pas que cela lui déplaise, car la vie en mer du Nord est mouvementée et riche en évènements !


En 1966, le rock'n roll et le pop sont à leur apogée, et pourtant, la BBC n'en diffuse que 40 minutes par jour, ce qui n'est pas assez pour satisfaire les fans britanniques. Heureusement pour eux, des radios pirates en diffusent, eux, 24h/24 sur leurs bateaux. De quoi satisfaire tous les britanniques amateurs de rock et pop qui peuvent ainsi profiter de cette folle liberté... ce qui a le don d'énerver le gouvernement britannique très conservateur qui n'auront de cesse d'essayer d'éradiquer ces radios-pirates. Scénario simple qui parle d'une époque que les moins de 40 ans ne peuvent connaître mais ne chipotons pas ! Ce film est une vraie perle, un concentré de bonne humeur avec des acteurs sympathiques, à fond dans leurs rôles, avec une bande-son d'une réelle splendeur, de belles images, un humour british parfait, des personnages attachants... bref, un film qui restera inoubliable pour moi <3 C'est vraiment un très beau hommage au rock et à la pop, surtout ceux des années 1960, une époque qui ne connaissait ni le sida et ni les messages 'anti-fumeur' sur les paquets de cigarettes.


Nous avons une panoplie de personnages attachants, il y a bien-sûr le jeune Carl qui ne savait pas du tout ce qui l'attendait sur le navire mais qui découvre avec plaisir, en plus d'avoir sa première amourette sur le bateau  se lie avec certains de l'équipage qui forme une famille. Nous avons Le Comte, le seul américain qui endosse le rôle de star DJ, qui se dit Comte du Cool, une langue bien pendue avec une affection toute particulière pour les "fuck/fucking" ; il y a Quentin, le patron raffiné de Radio Rock qui gère finances, relations avec l'extérieur, avec l'équipe technique ; puis Gavin Kavanagh, l'excentrique qui aime les femmes et dire des commentaires plus ou moins explicites à la radio ; Dr Dave, un autre DJ, sarcastique, intelligent et très populaire parmi la gente féminine malgré sa surcharge pondérale ; Simon le Simple, un DJ adorable à la recherche du grand amour ; Félicity, la seule femme de l'équipage qui peut se permettre de faire partie d'un équipage composé majoritairement d'hommes parce qu'elle est lesbienne, elle-même n'est pas toujours considérée comme une femme par ses collègues, elle est la chef cuisto du groupe ; Mark le Noctambule est un grand homme ténébreux et très séduisant qui ne dit jamais rien mais qui parvient tout de même à séduire les femmes, sans un mot, ce qui déconcerte ses confrères ; John est le plus sérieux du groupe, présentateur de la météo et des informations, il est souvent moqué pour son sérieux et son absence de vie sexuelle ; Bob est un mystérieux hippie qui est présentateur la nuit jusque tôt le matin, qui ne sort jamais de sa cabine, si bien que les autres membres ne savent même pas qu'il existe ; passons ensuite à Kevin le Cerveau qui est en fait l'homme le plus stupide du navire, le genre qui ne sait même pas qui est Jésus à part un homme qui s'habille comme une fille à cause de sa toge blanche, et qui est du genre à s'habiller en lapin de Pâques le jour de Noël.


Cette joyeuse troupe ne fait pas le bonheur de Dormandy et de Mr Troudebal (Mr Twatt en anglais qui veut dire soit benêt, soit con mais dans le sens "sexe féminin"), des représentants ultra-rigides du gouvernement qui ont juré la perte de Radio Rock, dans une Angleterre puritaine qui censure malgré une société qui rêve de davantage de liberté. Car ce film n'est pas seulement un hommage au rock et à la pop, c'est aussi une hymne à la liberté, au bonheur et à l'espoir d'une société qui désire être plus libre. Car le rock et la pop se font des fans chez des auditeurs de tout âge : femme enceinte, couple de retraités, groupe d'étudiantes, jeunes infirmières dans un hôpital, jeunes enfants, couple marié qui a la trentaine... ce sont d'étonnantes ondes positives qui émanent de ce film !


Il y a aussi un sacré contraste : d'un côté, nous avons ces membres du gouvernement, stricts, habillés de façon nette, propre, ordonnée, se tenant bien droit, qui sont rigides, stricts et de l'autre, les DJs de Radio Rock, décontractés dans leurs vêtements et /ou tempéraments (je mets aussi 'ou' car Quentin porte des costumes impeccables mais a une attitude qui sied bien avec celle de son équipage ; tout en étant le chef responsable, il est libre, zen, décontracté). C'est vraiment un film de "potes", on fait la connaissance d'une brochette gratinée de chouettes copains, des personnages déjantés, complètement dingues et fous... de rock et pop, qui diffusent leur passion à la radio, qui s'adressent à leurs auditeurs comme à des amis, que ces membres soient timides ou dévergondés, ils sont tous attachants à leur propre manière qu'on aurait presque envie de découvrir les années 60 et de rejoindre cette troupe déjantée sur le bateau pour vivre cette aventure.


Ce film est purement anglais avec son humour décalé, ses situations ubuesques qui se succèdent à un rythme effréné, une bonne humeur qui se propage, des acteurs de qualité... un film assez décalé, mais une comédie anglaise purement géniale, quoi ! Un excellent film qui donne envie de (re)découvrir cette époque : musique, vêtements, ambiance... tout est là ! Ce film était vraiment une bonne surprise et sans fausses notes pour ma part.





Quelques membres de l'équipage, dont - de gauche à droite - Le Comte (joué par Philipp Seymour Hoffman) et le Dr Dave (incarné par Nick Frost).



Extrait/Citation :


QUENTIN : Ah-ah ! Carl. Mon filleul préféré. Nous sommes-nous déjà vu ?
CARL : Heu... je... je ne crois pas.
QUENTIN : Non. J'ai eu un petit passage en ville il y a dix ans, donc je vérifie à chaque fois. Comment va ta mère ?
CARL : Oh, elle va bien. On est pas... en très bons termes, en ce moment.
QUENTIN : Elle est très séduisante, cette femme.
CARL : Oui enfin... c'est-à-dire...
QUENTIN : Non, sérieusement, c'est vrai quoi... c'est ta maman mais pour les hommes de mon âge, c'est un symbole sexuel. Donc, viré du bahut ?
CARL : ... exactement.
QUENTIN : Et pourquoi ?
CARL : Oh, je suppose que... fumer a été le déclencheur.
QUENTIN : Drogue ou cigarette ?
CARL : Ho... un peu les deux.
QUENTIN : Bravo mon garçon ! C'est bien, je suis fier de toi. Alors comme ça, ta mère t'envoie ici dans l'espoir qu'un peu d'air marin pourrait t'aider à t'en sortir ?
CARL : A peu près, oui.
QUENTIN : Pfft ! Bourde monumentale ! Mais si tu ne finis pas noyé, nous pourrons tout de même t'aider à ne plus fumer de la drogue et tout ça, c'est ce que j'ai fait et je me sens tellement mieux, si tu savais, piouf ! ... Cigarette ?


mercredi 19 septembre 2012

Melancholia.

Melancholia,
film réalisé par Lars von Trier.
2h10min.
Sorti en 2011.



Avec : Kirsten Dunst, Charlotte Gainsbourg, Kiefer Sutherland, Alexander Skarsgard, John Hurt, Cameron Spurr...










Synopsis :



A l'occasion de leur mariage, Justine et Michael donnent une somptueuse réception dans la maison de la soeur de Justine et de son beau-frère. Pendant ce temps, la planète Melancholia se dirige vers la Terre
...
UNE BELLE HISTOIRE SUR LA FIN DU MONDE.

/ ! \ ATTENTION, BILLET REMPLI DE SPOILERS ! NE LISEZ PAS SI VOUS N'AVEZ JAMAIS VU LE FILM ET QUE VOUS SOUHAITERIEZ LE FAIRE UN JOUR / ! \




Mon avis :


J'ai entendu parler de ce film étrange pour la première fois, non pas à l'occasion du Festival de Cannes l'été dernier, mais sur la toile. Je trouvais le titre et la couverture très jolis et attirants, et pourtant, en lisant le synopsis, ça ne me disait rien, je n'étais pas attirée, d'autant plus que j'avais du mal à me faire une idée générale de ce que pouvais bien raconter le film ! Néanmoins, je me suis dis que si, un beau jour, j'avais l'occasion de tomber dessus (à la médiathèque ou dans un vidéo-club), je le visionnerais par simple curiosité ; puis figurait dans ce film Kirsten Dunst, une actrice que j’apprécie beaucoup et que j'ai eu l'occasion de "rencontrer" dans des films que j'aime beaucoup : Jumanji, Entretien avec un vampire, Marie-Antoinette et à la rigueur Spider-Man. Figure aussi dans la casting Charlotte Gainsbourg, mais à l'instar de ma mère, je ne suis pas très familière avec cette actrice, voir ce film était une occasion pour moi de la découvrir, et je dois dire que les deux actrices ont admirablement joué !



Alors, Melancholia, c'est un film qui se divise en deux parties. La première partie se centre sur Justine, tout juste mariée à Michael, et en route vers la demeure de sa soeur, Claire, chez qui est donnée la réception de son mariage. C'est alors qu'elle remarque dans le ciel une étrange étoile rouge. Elle a à peine le temps d'y penser, elle est déjà en retard pour la réception, la famille et les amis attendent ! Il faut dîner, danser, couper le gâteau, écouter les discours des invités... tout un beau mariage bien orchestré qui étouffe une Justine qui peine à s'échapper de ses invités, au grand désarroi de sa soeur aînée, Claire. La seconde partie est, quant à elle, consacrée à Claire, quelques jours après le mariage de Justine. Dans sa grande et belle demeure en pleine nature, Claire ne peut s'empêcher de s'angoisser pour sa soeur, et au sujet de cette étrange et belle planète nommée Melancholia qui se dirige peu à peu vers la Terre. John, son mari, se veut optimiste : scientifique passionné, il assure que Melancholia ne fera que passer près de la Terre et continuer ainsi sa route ; après tout, elle est bien passée près de Vénus et Mercure sans entrer en collision avec elles, pourquoi diable s’inquiéter et écouter les autres scientifiques, porteurs de mauvaises nouvelles, juste bons à inquiéter la population avec leurs messages erronés annonciateurs de malheurs ? En science, il y a toujours une marge d'erreur à considérer, selon John qui prépare joyeusement télescope et autres appareils pour pouvoir observer le merveilleux spectacle qu'offre l’avancée de Melancholia. Mais Claire ne peut s'empêcher de s’inquiéter et redoute avec angoisse le jour du passage de Melancholia...



Ce film se centre sur deux soeurs : Claire et Justine, qui sont à la fois proches (Claire qui s'occupe d'une Justine fragile, qui la défend contre les critiques de son mari, qui l'aime, la protège) mais si lointaines, elles ont deux tempéraments opposés et pourtant, on sait si peu de choses sur elles et leur famille. Justine semble être la soeur la plus fragile, c'est la cadette rongée par un mal profond et obscur, on la sent dépressive, mélancolique tout au long de son mariage. Un mariage si bien orchestré dont elle retarde chaque étape de son propre chef. La première partie laisse vraiment une impression de spleen, de mélancolie, de dépression. Justine a l'air d'être une mariée rayonnante, qui aime son mari, qui sourit à la vie, accueille ses invités, plaisante mais au fur et à mesure que la réception avance, on s'aperçoit du contraire. Les yeux dans le vague, l'allure dépressive, on la sent mal à l'aise, comme si elle n'était pas à sa place, qu'on la forçait dans ce rôle de jeune mariée heureuse et épanouie. Je l'ai senti comme ça. D'ailleurs, l'une des images de l'intro nous montre une Justine en robe de mariée, sublime, mais flottant sur l'eau, tenant toujours son bouquet, semblant se laisser emporter par les flots, avec indifférence. Ca m'a un peu rappelé les nombreux tableaux reprenant la mort par noyade d'Ophélie, dans Hamlet : la jeune Ophélie, son corps flottant sur l'eau, avec des fleurs autour d'elle.



Kirsten Dunst
a joué à merveille son personnage, elle était tout simplement sublime ! J'ai bien ressenti toute la mélancolie, le malaise que pouvait éprouver ce personnage, sans savoir ce qui la perturbait. On savait que quelque chose n'allait pas chez Justine, sans savoir quoi. Elle a tout pour être heureuse pourtant : un beau mari, tendre, gentil et compréhensif (joué par l'acteur qui incarne le beau vampire-viking Eric Northman dans la série tv True Blood, miam !), un beau mariage, il y a tous les éléments réunis pour une belle réception dans un superbe château, une nuit magnifique, et elle a reçue une belle promotion dans l'agence de publicité dans laquelle elle travaille. Et pourtant... dans cette partie, on sent, tout au long de la réception, comme une certaine lourdeur, un certain malaise. Mais enfin, dans cette partie, on apprend à connaître un peu les personnages secondaires : la mère un peu amère, aigrie, qui a eu un mariage raté ; Jack, le patron de Justine, assez calculateur ; le père, un peu du genre coureur, foufou, plaisantin, il m'a un peu fait penser à Monsieur D, un de mes professeurs de la fac, un peu par l'apparence mais aussi pour sa manie de plaisanter, faire le farceur ; Claire, la soeur aînée qui semble être sévère, à cheval sur les règles mais qui tient vraiment à sa soeur ; John, le mari de Claire, le scientifique passionné qui a peu de patience avec la famille de Claire...



Dans la première partie, Claire semble être quelqu'un de plus fort tandis que Justine était la soeur fragile, mais plus on avance dans la seconde partie, plus on a l'impression que finalement, c'est l'inverse ; comme une alternance. Claire est déchirée entre son envie de voir guérir sa soeur et sa peur de voir Melancholia ravager la Terre, ça lui donne pas mal de crises d'angoisse, devant souvent prendre des calmants tandis que Justine reste sereine face à cette atmosphère de fin du monde. D'ailleurs, Claire doit bien être la seule à vraiment bien paniquer devant cette fin de la Terre, elle est très bouleversante, et c'est très compréhensible, car son mari est optimiste et sûr que rien ne leur arrivera, et si Justine et le fils de Claire sont conscient que ça va arriver, ils restent très passifs. Il y a un sacré changement entre les deux soeurs, il y a eu alternance des caractères entre les deux parties : dans la seconde partie, c'est Claire qui ressent le malaise, qui perd pied tandis que Justine est apaisée.


Claire est bien la seule à paniquer, pleurer, angoisser, montrer tout son désarroi, bref, qui est la plus réaliste car, en pleine fin du monde, ce serait pandémonium ! le chaos, la panique totale ! Et, dans ce film qui nous montre la collision inévitable entre la Terre et une autre planète, il n'y a que Claire et sa famille qui sont présents. Claire, son mari, son fils, et sa soeur. Personne d'autre. On est loin de la foule paniquée, des médias publiant mille et uns messages de catastrophe dans les journaux, la politique et la religion ne s'en mêlent pas. La famille est retirée en pleine campagne. Ici, point de chutes de météorites, de feu tombant du ciel, de météo inquiétante juste... des animaux qui, ressentant la fin, paniquent, un peu de neige qui tombe et Melancholia se rapprochant dangereusement. Même la collision se fait sans... feu, c'est comme si Melancholia absorbait la Terre. C'est... agréable, différent. On voit qu'on est vraiment loin des traditionnels films sur la fin du monde/l'apocalypse que peuvent produire les productions américaines !



Je ne sais vraiment que penser exactement de ce film. C'est sans doute l'un des films les plus étranges que j'aie jamais vu, original dans sa conception de la fin du monde, comment elle est abordée. Il n'y a aucune action, le film se déroule de manière lente mais le film joue de cela, c'était fait exprès ; ce n'est certainement pas un coup de coeur mais pas une déception non plus. C'est un film magnifique dans l'ensemble, lourd, assez mélancolique, donc fidèle à son titre. Nous avons une fin et une scène d'intro magnifiques, à couper le souffle ! On est loin des films hollywoodiens sur la fin du monde et c'est un changement agréable ! Une fin sublime, pas violente, qui nous rappelle les scènes de l'introduction. Le film est étrange, angoissant, mais je ne vais pas le nier : c'est beau, c'est intriguant, ce film nous donne des réponses sur les personnages comme il élève des questions (Justine et son étrange maladie, Justine et ce qui semble être, en fin de compte, un mariage arrangé mais pourquoi ? comment ?). Avec une belle soundtrack qui prend aux tripes ! Dans une atmosphère en huis-clos : tout le monde semble ignorant de la situation, au début, la famille est coupée du monde, dans leur beau château (magnifique château ! Il s'agit du château de Tjolöholm, qui se trouve en Suède), isolé en pleine nature.



Sans tomber dans le pathos, ça reste assez bouleversant, choquant ; sans avoir eu de réaction particulière, j'ai quand même été scotchée au film, j'ai ressenti le malaise, comme un sentiment dérangeant tout au long du film tandis que Melancholia s'approche, que les personnages soient eux-même atteints de mélancolie. Les images sont splendides ; comme les personnages, on est hypnotisé par Melancholia, on la contemple avec prudence, émerveillement et angoisse. Ce n'est pas un film qui peut plaire à tout le monde tant c'est particulier. C'est lent, c'est étrange mais original, c'est beau, c'est déroutant, ce film donne (au niveau des personnages) des réponses autant qu'il donne des questions sans réponse. D'autant plus, il ne faut vraiment pas être déprimé pour voir ce film, mieux vaut être en forme sinon on en ressort déprimé ou endormi ! Ca a failli m'arriver, mais tout ce que j'ai eu, c'était la migraine ! Mais finalement, j'ai suffisamment accroché pour terminer ce film, le continuer car j'avais envie de découvrir la suite et fin. Bref, ce film n'est pas un coup de coeur, mais je n'ai pas été déçue. C'est un film étrange et beau à la fois, j'aurais du mal à l'oublier ! Vraiment prenant ! Néanmoins, comme dit précédemment, ce n'est pas un film qui peut plaire à tous...




Justine (Kirsten Dunst) et Claire (Charlotte Gainsbourg) dans le jardin de cette dernière.

Extrait/Citation :


CLAIRE : J'ai peur de cette stupide planète.
JOHN : "Cette stupide planète". Cette magnifique planète, tu veux dire. Au début, elle était noire. Maintenant, elle est bleue. Elle masque Antarès et se cache derrière le soleil. Chérie, ce sera l'expérience la plus étonnante de notre vie ! Elle sera là dans cinq jours et ne nous heurtera pas. Elle n'a pas heurté Mercure, comme prévu. Ni Vénus, comme prévu aussi. Et elle ne heurtera pas la Terre, on le sait. Regarde-moi : fais confiance aux scientifiques.
CLAIRE : Ils disent qu'elle nous heurtera.
JOHN : Non, c'est faux, pas les vrais scientifiques ! Les prophètes de malheurs, pour attirer l'attention ! Les vrais scientifiques sont unanimes. Melancholia passera tout près de nous. Ce sera un spectacle superbe. Je voudrais qu'on le regarde ensemble, au télescope... s'il-te-plaît...
CLAIRE : ... Non, je ne préfère pas
.

vendredi 24 août 2012

La Dame en Noir.

La Dame en Noir/The Woman in Black,
réalisé par James Watkins.
1h35min.
Sorti en 2012.




Avec
: Daniel Radcliffe, Ciaran Hinds, Janet McTeer, David Burke, Liz White, Roger Allam...




Emprunt médiathèque.




Synopsis :


Arthur Kipps, un jeune notaire, chargé des droits de succession d'une cliente décédée récemment, se rend dans la maison de celle-ci. Le jeune homme découvre de terribles secrets et se retrouve face au fantôme d'une mystérieuse femme en noir...




Mon avis :



Je voulais voir ce film dès sa sortie au cinéma, pas seulement parce que je voulais revoir Daniel Radcliffe, qui est quelqu'un que j’apprécie beaucoup en tant qu'acteur et que personne, dans un nouveau film - autre que Harry Potter qui plus est, j'étais curieuse de le voir dans un autre rôle ! - mais aussi parce que j'ai un certain penchant envers les histoires de fantômes, de maisons hantées, bref, tout ce qui touche au paranormal, au surnaturel. Le hic est que j'ai beau adorer ce genre d'histoire, elles me font quand même peur pour la plupart. Et lire des histoires sur le sujet n'est pas la même chose que les voir sur écran si ce n'est pas un documentaire. Les films d'horreur, ce n'est pas trop mon truc, je suis assez peureuse et limite parano le soir dans mon lit (rien que mon tout premier visionnage de Dracula par Coppola, la scène avec le loup ; où les fois où j'avais la bonne idée de visionner les premiers épisodes de Supernatural le soir. L'épisode sur Bloody Mary m'a traumatisée le temps d'une nuit), donc je me suis dit que je me causerais des frayeurs et une nuit blanche si je venais à le voir au cinéma. J'ai donc sagement attendu qu'il sorte en DVD pour le voir. Je l'ai visionné en début de mois avec ma soeur cadette, un samedi soir. Alors, verdict ?


L'histoire se centre sur Arthur Kipps, un jeune notaire londonien qui doit se rendre, dans le cadre de son travail, dans un petit village perdu afin de régler la succession d'une cliente récemment décédée. Il ne tarde pas à découvrir l'impressionnant manoir de la défunte, semblant abandonné et rongé par les ravages du temps. Plus que des souvenirs du passé, Arthur se retrouve aussi témoin d'étranges signes renvoyant à ce sombre passé. Qui était réellement sa cliente, que cachait-elle ? Qui est cette étrange dame tout de noir vêtue qui lui apparaît ? Et Arthur ne peut compter sur les villageois qui tiennent à préserver les secrets du passé et qui se ferment à toutes questions que peut poser le jeune notaire. Car les villageois vivent dans la peur de cette dame en noir, annonciatrice de mort, qui hante Crythin Gifford et ses habitants depuis des années... puis, peu à peu, c'est au tour d'Arthur de sombrer dans le cauchemar le plus complet. Dans l'espoir d'apaiser cet esprit vengeur, Arthur va devoir fouiller les souvenirs et percer les secrets d'une famille du village pour découvrir la vérité sur ce qui empêche le fantôme de trouver la paix...


Le film commence de manière assez classique : le décors se pose et la tension se met en place, puis on nous introduit le personnage principal, ainsi que quelques informations le concernant (une défunte épouse, un jeune fils, la menace de perdre son emploi s'il ne vend pas vite une maison) puis Arthur Kipps se retrouve dans un village perdu, reçu froidement par les habitants qui n'aiment pas voir des étrangers squatter chez eux et le font savoir. Tout au village est fait pour dissuader le personnage de rejoindre le vieux manoir dont il doit s'occuper, du monsieur qui tient l'hôtel à la personne qui conduit le fiacre qui refuse de le conduire jusqu'au manoir, par peur. Tel Jonathan Harker qui fait sourde oreille aux supplications des villageois le priant de ne pas rejoindre le château du comte Dracula, Arthur Kipps ne s'inquiète pas trop de la peur qui règne autour du manoir et s'y rend tout de même. Jusque là, on reste dans le schéma classique. Même la maison hantée respecte les codes habituels : la tension, la musique inquiétante, une ambiance sombre, glauque, un manoir abandonné, poussiéreux, une atmosphère lourde... tout y est. On reste dans le classique mais ce n'est pas une remarque négative, ça fait son effet. Ca me fait un peu rappeler Sleepy Hollow par l'histoire et l'ambiance, en fait, ces deux films se ressemblent : un village perdu, une ambiance sombre et inquiétante, un esprit qui s'attaque aux villageois...


Pour les acteurs, je n'ai rien à redire, même pour Daniel Radcliffe même si je vais refaire la même remarque que j'ai faite pour le final du dernier film d'Harry Potter : l'acteur fait bien jeune pour incarner un adulte et père de famille, après ça, il n'a été ni excellent ni médiocre, il a assez bien joué et il m'a fait oublier Harry Potter. J'ai pris plaisir à découvrir le paysage, les décors : le village, le manoir, les marécages, les habitants et leurs secrets, la dame en noir qui est au centre de tout cela, la mort omniprésente, le deuil, les secrets de famille... après, ça reste prévisible et, ayant été spoilée sur la fin, je n'ai pas été surprise même si ça m'a choquée [ comme quoi, réunir la dame en noir avec le fantôme de son défunt fils qui lui a été arraché à la naissance n'a servi à rien, disons que ça n'a pas apaisé ses pulsions vengeresses puisqu'elle fait tuer le fils d'Arthur et Arthur avec, en voulant sauver son fils. Au moins, les deux sont réunis dans l'au-delà avec l'épouse/mère. Mais je n'ai pas pu m'empêcher de penser sur la fin... quelle garce, cette dame en noir. Je peux comprendre son désarroi, son envie de se venger mais quand même... ] mais avec cette fin, sans violence ni sang, ce film d'horreur se diffère des films d'horreurs américains, c'est un changement agréable.


L'histoire en elle-même reste classique, elle n'apporte rien de nouveau, l'intrigue est simple mais la recette fonctionne, on suit la trame du récit aisément, on accroche à l'intrigue ; comme Arthur, on cherche à en savoir plus sur le manoir et la famille qui l'a habité, on veut découvrir les secrets enfouis, savoir ce qui pousse la dame en noir à faire disparaître les enfants du village, pourquoi elle s'acharne contre la communauté. On a cette atmosphère sombre, inquiétante, qui va très bien au film. Des décors victoriens et des paysages magnifiques : le manoir lugubre à souhait, le petit village perdu au milieu de nulle part, coincé dans le brouillard, une ambiance pesante, gothique, des scènes qui traînent en longueur pour qu'on puisse bien s'imprégner de la tension qui s'installe peu à peu... et si je n'ai pas spécialement eu peur (j'ai juste sursauté à un moment donné), quelques frissons au mieux, c'est un film d'horreur classique, ordinaire mais pas raté  la recette fonctionne. C'est élégant, ça n'a rien de révolutionnaire mais ça fonctionne tout de même, ce film n'est pas dénué de qualités. Bref, un bon film tout de même, j'ai bien aimé !





 Elisabeth Daily (Janet McTeer) et Arthur Kipps (Daniel Radcliffe).


 

Je terminerais avec une chanson de Mylène Farmer dont certaines paroles collent, je trouvent, plutôt bien avec le film :


P
auvres poupées qui vont, qui viennent
Pauvre fantôme étrange et blême
J'entends ton chant monotone
La nuit frissonne
J'entends ton coeur fatigué d'avoir aimé.

D'étranges rêveries comptent mes nuits
D'un long voyage où rien ne vit
D'étranges visions couvrent mon front
Tout semble revêtu d'une ombre.

L'étrange goût de mort s'offre mon corps
Saoûle mon âme jusqu'à l'aurore (...)
D'où vient ta peur du néant, tes pleurs d'enfant
Qui sont les larmes de tes tourments ?